Domingos Alves de Sousa
Les vins de Domingos n’étaient pas présents en Belgique. Cela a été facile pour lui de me rencontrer. Domingos faisait partie de l’Association « Independent Wine Growers » créée en 2004 à l’initiative de Nuno Araújo, alors propriétaire de la Quinta de Covela. Je représentais en Belgique trois autres domaines qui avaient adhéré aux « IWG » : Quinta dos Roques (Luís Lourenço), Quinta do Ribeirinho (Luís Pato) et Casa de Cello (João Pedro Araújo). Un jour Domingos s’est joint à eux pour venir en Belgique, me faire découvrir ses précieux vins et les donner à déguster dans quelques restaurants. La qualité des vins, Quinta da Gaivosa, Vale da Raposa, Caldas, Estação, jusqu’au Cume, bien plus tard, de niveaux différents pour des restaurants très haut de gamme jusqu’aux restaurants courants, m’a séduit. Dans la Revue des Vins de France, Olivier Poussier, Meilleur Sommelier du Monde en l’an 2000, avait écrit que le Gaivosa est dans le Douro ce que le « Cheval Blanc » est parmi les vins de Bordeaux.
La production de vins est une tradition familiale pour Domingos Alves de Sousa : son père (Edmundo Alves de Sousa) et son grand-père (Domingos Alves de Sousa) avaient été des viticulteurs dans le Douro. Tiago, fils de Domingos Alves de Sousa, devient à partir de 2002 le « winemaker » dans le très beau et moderne chai de la famille Alves de Sousa:
Domingos nous a fait goûter le Quinta da Gaivosa Rouge 1999 qui a fait un tabac parmi les sommeliers qui ont été présents à différents endroits. Aucun doute : les vins de Domingos tenaient d’égal à égal une excellente place dans la gamme de haute qualité que je proposais. À partir de 2003, Domingos s’est investi dans les vins de Porto avec son premier Vintage. Ensuite Porto LBV, Quinta da Gaivosa Porto Tawny 10 ans, Porto Tawny 20 ans, Port White 10 ans.
En 2014 est lancé le vin « Abandonado » 2011. Le vin vient d’une parcelle de vieilles vignes ayant plus de 80 ans, situé sur les côtes plus hautes de la Quinta da Gaivosa. Les cépages qui le composent sont Tinta Amarela, Touriga Franca, Touriga Nacional, Sousão et d’autres, soit au total 20 cépages de la région.
En 1999 et en 2006, Domingos a reçu le prix « Meilleur Producteur de l’An » accordé par la « Revista de Vinhos ». En 1997 il lance le premier Alves de Sousa Reserva Pessoal Rouge et en 2001 le premier Alves de Sousa Reserva Pessoal Blanc.
En 2003, nous découvrons le « Vinha de Lordelo » la plus ancienne de vieilles vignes de la Quinta da Gaivosa. Un surprenant assemblage de 30 cépages autochtones plantés conjointement (incluant des raretés telles que la « Malvasia Preta »). Ayant plus de 100 ans et une production excessivement petite (une petite grappe par vigne) elle pourrait « rationnellement » être abandonnée, mais il y a peu de rationnel dans une vigne comme Lordelo. Il y a de l’émotion, l’histoire et un caractère unique que la famille Alves de Sousa a le plaisir de partager.
Avec les vins de ces très vieilles vignes, Domingos renoue avec ses ancêtres. Il explore actuellement une surface de 130 hectares distribués sur six « quintas » et commercialise 35 références de vins, exportant 75% de la production vers 28 pays.
Je suis très fier d’avoir représenté les vins de Domingos sur le territoire belge. Je lui suis reconnaissant de la confiance qu’il m’a donnée. J’ai toujours admiré son « agressivité » commerciale, au bon sens du terme. Pour Domingos n’importe quel vin de « nulle part » était un concurrent. Il était par ailleurs extrêmement courageux. Il n’a pas hésité par exemple à se rendre dans les allées d’un supermarché en Allemagne profitant d’un moment creux d’une journée pour faire la promotion de ses vins, lui, éleveur de grands crus et ne parlant pas l’allemand.
Je me souviens d’une rencontre que j’ai faite chez Rob avec un représentant d’une « usine » productrice de vins en Argentine. Je faisais déguster les grands vins portugais. Alors qu’il y a des cépages espagnols depuis le 16ème siècle, puis italiens et français importés au 19ème siècle (dont le Malbec, par exemple) l’argentin que j’ai rencontré s’était dédié surtout aux cépages ayant une reconnaissance internationale, le Malbec, c’est vrai, mais aussi – pourquoi pas ? – le Chardonnay et le Cabernet Sauvignon. Il ne connaissait aucun cépage portugais (sic !) et quand je lui ai parlé de productions de 25 hl/ha ou de vieilles vignes il a tenu des propos méprisants. « À quoi cela sert ? », etc. Pour lui le vin était un business tout simplement... Je n’avais pas un « Abandonado » ou un « Lordelo » dans la dégustation et quand bien même j’en aurais eu je ne lui donnerais même pas un fond de verre. Il n’aurait pas su déceler les caractéristiques de ces grands vins. Procès d’intention, peut-être, mais nous ne jouions pas dans le même camp. Je me souviens que ce jour-là un jeune couple d’asiatiques - qui savait déguster - avait pris du Quinta dos Roques Touriga Nacional, du Luís Pato Vinha Formal et du Quinta da Gaivosa (18 bouteilles en tout). C’était bon pour Rob mais bon aussi pour moi-même et pour les vignerons.
José Carujo's memories
Domingos Alves de Sousa
Domingos wines were not present in Belgium. It was easy for him to meet me. Domingos was part of the Independent Wine Growers Association created in 2004 at the initiative of Nuno Araújo, then owner of Quinta de Covela. I represented in Belgium three other estates that had joined the IWG: Quinta dos Roques (Luís Lourenço), Quinta do Ribeirinho (Luís Pato) and Casa de Cello (João Pedro Araújo). One day Domingos joined them to come to Belgium, make me discover his precious wines and give them to taste in some restaurants. The quality of the wines, Quinta da Gaivosa, Vale da Raposa, Caldas, Estação, up to Cume, much later, of different levels for very high-end restaurants up to mainstream restaurants, seduced me. In the Revue des Vins de France, Olivier Poussier, Best Sommelier of the World in the year 2000, had written that the Gaivosa is to the Douro what the "Cheval Blanc" is to the wines of Bordeaux.
Wine production is a family tradition for Domingos Alves de Sousa: his father (Edmundo Alves de Sousa) and grandfather (Domingos Alves de Sousa) had been winegrowers in the Douro. Tiago, son of Domingos Alves de Sousa, became the "winemaker" in the beautiful and modern winery of the Alves de Sousa family in 2002:
Domingos gave us a taste of the Quinta da Gaivosa Red 1999, which was a hit among the sommeliers who were present in different places. No doubt: the wines of Domingos held an excellent place in the high quality range that I offered. From 2003 onwards, Domingos invested in Port wines with its first Vintage. Then LBV Port, Quinta da Gaivosa 10 Year Old Tawny Port, 20 Year Old Tawny Port, 10 Year Old White Port.
In 2014 the wine "Abandonado" 2011 is launched. The wine comes from a plot of old vines over 80 years old, located on the higher slopes of Quinta da Gaivosa. The grape varieties are Tinta Amarela, Touriga Franca, Touriga Nacional, Sousão and others, making a total of 20 grape varieties of the region.
In 1999 and 2006, Domingos received the "Best Producer of the Year" award from the "Revista de Vinhos". In 1997 he launched the first Alves de Sousa Reserva Pessoal Red and in 2001 the first Alves de Sousa Reserva Pessoal White.
In 2003 we discover the "Vinha de Lordelo", the oldest of the old vines of Quinta da Gaivosa. A surprising blend of 30 autochthonous grape varieties planted together (including rarities such as "Malvasia Preta"). Being over 100 years old and with an excessively small production (one small bunch per vine) it could "rationally" be abandoned, but there is little rationality in a vineyard like Lordelo. There is emotion, history and a unique character that the Alves de Sousa family is pleased to share.
With the wines from these very old vines, Domingos reconnects with its ancestors. It is currently exploring an area of 130 hectares distributed over six "quintas" and markets 35 wine references, exporting 75% of the production to 28 countries.
I am very proud to have represented the wines of Domingos on the Belgian territory. I am grateful for the trust he has given me. I have always admired his commercial "aggressiveness", in the good sense of the word. For Domingos any wine from "nowhere" was a competitor. He was also extremely brave. He didn't hesitate, for example, to go into the aisles of a supermarket in Germany, taking advantage of a hollow moment in the day to promote his wines, he, a non-German speaking wine grower, was a great wine producer.
I remember a meeting I had at Rob's house with a representative of a wine producing "factory" in Argentina. I was tasting the great Portuguese wines. While there have been Spanish grape varieties since the 16th century, then Italian and French imported in the 19th century (including Malbec, for example), the Argentinean I met had dedicated himself mainly to grape varieties with international recognition, Malbec, it's true, but also - why not? - Chardonnay and Cabernet Sauvignon. He didn't know any Portuguese grape variety and when I told him about 25 hl/ha productions or old vines he made scornful remarks. "What's the point?", etc. For him wine was simply a business... I didn't have an "Abandonado" or a "Lordelo" in the tasting and even if I did I wouldn't even give him a glass bottom. He wouldn't have been able to detect the characteristics of these great wines. Trial of intent, perhaps, but we were not playing on the same side. I remember that day a young Asian couple - who knew how to taste - had taken Quinta dos Roques Touriga Nacional, Luís Pato Vinha Formal and Quinta da Gaivosa (18 bottles in all). It was good for Rob but also good for myself and the winemakers.
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